Ma philosophie de la bonne cuisine se résume ainsi : un chef, un vrai, c’est quelqu’un de généreux. Généreux de son temps, dans ses portions (oui, je sais, il a quand même des contraintes de couts), généreux dans son attitude générale.  Un petit plus sur sa table, un sourire, un salut de plus, ce sont toutes des formes de générosité. Un marché public aussi, ça se doit d’être généreux.
Généreux dans l’accueil, dans ses rapports entre producteurs, entre clients. Généreux dans tous les petits plaisirs de plus qui sont offerts : un tirage, une place à l’ombre pour relaxer, de petites tables pour manger un en-cas qu’on vient d’acheter, des sacs gratuits pour faire ses courses.
Bref, de  la convivialité, des sourires, des accolades, toutes ces façons individuelles d’être généreux.
Les producteurs aussi sont généreux, dans leur disponibilité à nous parler de leurs produits, à nous renseigner sur leurs façons de faire,  généreux  de leur temps et de leur savoir-faire. C’est pourquoi, quand un producteur ou un transformateur a des conditions «gagnantes» pour offrir une dégustation aux clients, je pense que c’est plus que généreux : c’est un privilège offert. Mais nous, clients,  nous ne devons pas confondre ce privilège avec un buffet à volonté. Nous sommes là pour acheter, parce qu’on aime le produit auquel on a goûté, parce qu’on a du respect pour ceux qui font les choses, et qu’on sait bien que le moins que nous puissions faire est de répondre à un geste généreux par un autre. Personne ne nous oblige à acheter ce que nous n’aimons pas. Profitons-en pour acheter ce que nous aimons!
Diane Seguin

Retour en haut