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Avec les clients au marché samedi dernier, on a beaucoup parlé du bonheur de vivre à Val-David, au Québec, en Amérique du Nord francophone. On s’est dit et répété à quel point on est chanceux, dans un monde déchiré par les famines et les guerres, d’être à l’abri du pire, pour le meilleur. Val-David est une oasis : le plein air, les petits commerces, les artistes, les restos, les cafés et bistros : tout est là pour nous encourager à partager de bons moments, sans tambours ni trompettes. Et en prime, la tranquillité générale, le silence même, parfois, jusqu’au cœur du village. Une denrée de plus en plus rare, tout comme la pureté de l’air que nous respirons ici. La nourriture est meilleure et le sommeil plus profond, à cause de cela justement.
Et puis aussi, parce que cela revient toujours dans nos conversations, le marché. On l’appelle encore «le petit marché», alors que c’est le plus grand de la région et un des plus complets au Québec. Petit veut dire, on le sent bien, affectueusement nôtre. «On l’aime, notre petit marché», nous dit-on chaque semaine.
C’est sûr, un marché public qui fonctionne, ça apporte beaucoup de bonheur. D’autres, ailleurs, le comprennent aussi, de plus en plus : cette année, nous avons eu mille visiteurs de plus par semaine ! Bien entendu, après 16 ans à Val-David, le marché a fait sa place, même si, légende urbaine dixit, c’est plus cher. Du même coup, on reconnait que c’est un choix unique de produits de première fraicheur ; que le travail des producteurs accompli derrière chaque légume, petit fruit, pièce de viande, pain, petits pots, fromages, plats préparés est quelque chose qui a une valeur exceptionnelle. On reconnait aussi que pour obtenir une même qualité et un même choix de produits, il faudrait faire beaucoup de millage et prendre beaucoup de temps à parcourir les campagnes. On admet aussi volontiers que le contact avec le producteur lui-même est un avantage extraordinaire pour s’assurer de l’origine des produits et comprendre, en placotant tranquillement avec eux, comment et pourquoi c’est si franchement meilleur. On apprend de la bouche de ceux qui le font comment traiter ces aliments, comme les conserver, comment les cuisiner. Cela fait partie du service dans un bon marché public.
Plus cher, dites-vous ? Refaites le calcul avec les produits importés d’Asie et des USA. Refaites le compte des avantages pour votre santé et celle de votre famille, pour l’économie de notre région, pour l’indépendance alimentaire de nos enfants, demain.
Un autre de ces secrets de marché qu’on me souffle souvent à l’oreille : le marché donne envie de cuisiner ! Oh ! rien de compliqué, bien au contraire. Mais tous ces beaux produits…comme dit notre chef bien aimée Louise Duhamel, la bonne cuisine, ça commence par de bons produits. Et rien ne bat le fait-maison.
Pour moi, entendre ça, c’est du velours. Vivement que les enfants et les petits-enfants prennent le pli ! La transmission d’une bonne habitude est une vraie école. On apprend mieux de ceux qu’on aime. Voilà pourquoi vous avez ce devoir, vous, clients, amis fidèles, par votre rôle de citoyen, de protéger l’avenir du marché. Pour que le bonheur subsiste, mais pour que vos enfants aussi en profitent un jour. Refusez d’entendre les chialeux chroniques, les jamais-contents, les négatifs, les réactionnaires qui voudraient que rien ne bouge, que tout reste figé comme en 1800 tranquille. Partager la rue de l’Église quelques minutes une fois par semaine, l’été, leur parait un outrage. Quel embarras ! Oui, un marché public dans le village, ça dérange. Mais ça éveille et ça nourrit. Préparons l’avenir en protégeant ce que nous avons de meilleur : notre ouverture d’esprit. Merci, amis et voisins fidèles !
Diane Seguin

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