Le Marché d’été de Mirabel vendredi 24 juin 2015 – Un jour de marché qui coïncide pile avec notre Fête nationale, c’est une première dans l’histoire de nos marchés. Je me suis dit que peut-être cela devrait nous faire réfléchir à ce qu’est devenue l’agriculture au Québec en 2016. Et à la façon dont tout le domaine agricole et culinaire sont considérés dans notre société depuis une vingtaine d’années.
Pensons à nos parents qui, dans les campagnes, cuisinaient avec les produits de leur ferme, de leur jardin et/ou de celle d’oncle Albert ou du voisin. C’était avant la lettre de l’économie locale, vraiment. Un peu comme en Italie, où c’est encore ce qui se passe dans les régions. Chaque maison a un jardin, un champ, voire quelques bêtes d’élevage. Dans chaque région, on maintient vivante la tradition de cuisiner à partir de ce qui pousse sur place. On appelle ça, aujourd’hui, une spécialité. La recette se passe entre voisins, dans un même village. Je vais acheter mon fromage chez le deuxième voisin, les pâtes de la mamma chez les parents, qui n’habitent pas loin, mes légumes proviennent de mon jardin (l’entretenir constitue mon work out quotidien), le poulet à la belle couleur ambré vient du cousin Antonio…bref, c’est ainsi, tout simplement, que cette façon de se nourrir dans sa région sauve l’Italie d’un désastre financier comme en connaissent des économies qui ont oublié leur culture agraire. L’économie locale est soutenue par la terre, aujourd’hui comme toujours.
Évidemment, on ne peut penser comme ça partout au Québec. On est devenu plus urbains (ce qui n’empêche pas les jardins de ville) mais, dans chacune des régions, il y a des exploitations agricoles; il y a des chefs qui transforment les produits de leur terroir et des gens qui ont encore le gout de cuisiner avec des produits frais. Des produits dont ils connaissent la provenance. Et si, pour beaucoup de gens très occupés, se déplacer vers ces sources d’approvisionnement est trop compliqué, l’été ouvre les portes de nos formidables marchés publics. En un seul lieu près de chez vous, vous voyez rassemblés tous les trésors agro culinaires de votre région.
Ce n’est pas être nostalgique que de retrouver dans notre passé les sources d’une économie agroalimentaires qui, les études le prouvent, permet encore aujourd’hui
de nourrir 75% de la planète. C’est faire preuve d’un bon sens tout à fait moderne.
Cuisinons et achetons les produits dans nos marchés publics. Insistons pour que nos voisins et amis fassent de même. En plus d’ encourager des producteurs passionnés de leurs produits et de la nature, vous dynamisez ainsi l’économie locale, vous contrôlez ce qui est sur votre table et vous travaillez pour la santé et le bien être des vôtres et de vos concitoyens. Il n’en faut pas plus pour être fiers d’être Québécois.
Vive la St-Jean, une occasion de fêter nos richesses est dans notre patrimoine agricole, tous ensemble, par-dessus le marché!
Diane Seguin
Gestionnaire du Marché Public de Mirabel (Secteur Saint-Janvier)
Présidente de l’Association des Marchés Publics du Québec (AMPQ)
Consultez le PDF de Feuille de chou de Mirabel du 24 juin 2016

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